Repérer les signes de fraude lors de l’achat d’un véhicule d’occasion
Choisir d’acheter un véhicule d’occasion plutôt qu’un véhicule neuf est une décision importante. Elle peut vous faire économiser beaucoup d’argent, mais elle comporte aussi des risques. Les vendeurs malhonnêtes peuvent essayer de vous tromper en modifiant un véhicule ou, pire, en vendant un véhicule volé. Votre sécurité ainsi que celle de vos êtres chers et des autres usagers de la route pourraient être compromises, mais aussi votre capacité à assurer votre véhicule ou à obtenir une couverture en cas de réclamation.
Voici ce à quoi vous devriez faire attention lorsque vous achetez un véhicule d’occasion pour éviter de vous faire avoir.
Quels sont les types de fraude les plus courants?
Les comportements frauduleux peuvent prendre de nombreuses formes, comme le recul d’odomètre (pour que l’acheteur pense que le véhicule a passé moins de temps sur la route qu’en réalité) et la vente de véhicules volés, pour ne nommer que celles-là. D’autres exemples incluent le fait de ne pas divulguer l’historique complet du véhicule et même de falsifier le certificat de sécurité. « Les documents de sécurité peuvent être partiellement falsifiés ou entièrement contrefaits », explique Pamela Bosko, analyste tactique en lutte contre la fraude à Wawanesa.
En règle générale, lorsqu’un véhicule est gravement endommagé et qu’il est une perte totale, l’assureur conclut un accord monétaire avec le propriétaire, prend possession du véhicule, puis le vend aux enchères où il est clairement identifié comme ayant été accidenté. Cependant, dans certains cas, des ateliers ou des particuliers malhonnêtes peuvent acheter le véhicule (en particulier s’il s’agit d’un véhicule haut de gamme) et le réparer à moindre coût – « peut-être juste la carrosserie, et parfois ils ne remplacent même pas les coussins gonflables, indique Mme Bosko. Et ensuite, ils feront recertifier le véhicule. »
Si un véhicule a été impliqué dans un accident, l’historique du véhicule le montrera et indiquera qu’il s’agissait d’un véhicule récupéré qui a ensuite été recertifié. L’historique peut donc sembler correct, même s’il manque des composants de sécurité essentiels et obligatoires comme les coussins gonflables.
Un autre stratagème consiste à vendre un véhicule volé avec un vrai numéro d’identification de véhicule (NIV), mais qui ne correspond pas au véhicule en question. Lorsque des criminels volent des véhicules, ceux-ci sont souvent signalés et enregistrés comme volés, et le NIV sera signalé si un nouveau propriétaire tente de l’enregistrer.
« Les criminels trouvent un NIV licite appartenant à un véhicule étranger, provenant peut-être d’Allemagne, de la même année, de la même marque et du même modèle que ce véhicule volé. Le NIV est licite et il n’est signalé nulle part. Les criminels l’apposent sur leur véhicule volé et l’enregistrent ici », explique Nader Mishriki, analyste du triage en lutte contre la fraude à Wawanesa. « Maintenant, il passe sous le radar parce que ce n’est plus un véhicule “volé” ».
Si vous achetez par inadvertance un véhicule volé, cela peut également nuire à votre capacité à présenter une réclamation puisque le NIV correspond en fait à un autre véhicule.
Comment repérer les signes potentiels de fraude
Il existe plusieurs façons de repérer la fraude, notamment en portant attention aux paroles et au comportement du vendeur. S’il veut vendre rapidement son véhicule, par exemple, et s’il est très pointilleux sur le lieu de rencontre et la façon de présenter le véhicule, tenez compte de ces signaux d’alarme, surtout s’il n’accepte que de l’argent comptant. Si le véhicule a été restauré après une collision, un certificat de sécurité est requis. Si le vendeur n’a pas ce certificat en sa possession, il y a lieu de s’inquiéter et de procéder avec prudence.
« S’il ne veut pas répondre à certaines questions ou s’il change constamment de sujet lorsque vous lui posez certaines questions, s’il est évasif et peu coopératif, vous devriez avoir des doutes », indique Mme Bosko. « Il existe bon nombre de situations où vous devez suivre votre intuition. »
Il s’agit également de faire preuve de diligence raisonnable. Consultez les sites de petites annonces automobiles de tiers pour rechercher le véhicule (y compris l’année) afin d’avoir une bonne idée du prix du marché. Si vos recherches indiquent que le modèle 2014 de la voiture que vous avez choisie se vend généralement 10 000 $ et que vous en trouvez une à 7 000 $, cela devrait être un autre signal d’alarme potentiel.
Vérifiez l’historique du véhicule
Ne vous fiez pas simplement à votre intuition. Avant de conclure la vente, assurez-vous de connaître l’historique du véhicule – et ne croyez jamais un vendeur sur parole. Cherchez le NIV du véhicule dans un site payant comme CARFAX, qui vous indiquera :
- si le véhicule a été impliqué dans un accident;
- si le véhicule fait l’objet de rappels du fabricant (et si les problèmes ont été résolus);
- si le véhicule est visé par des droits de rétention (auquel cas, il pourrait être saisi par l’institution financière);
- si le véhicule a été déclaré non réparable à la suite d’une inondation, d’un incendie ou d’un autre incident.
Vous pouvez également voir si le véhicule a été entretenu correctement et s’il y a des lacunes. « Disons qu’il s’agit d’un véhicule de 2014 et que l’historique de la voiture ne commence qu’en 2017. Il y a un grand vide dans l’historique, il est donc possible que le véhicule provienne d’un autre pays ou qu’il s’agisse d’un véhicule reconditionné », explique M. Mishriki. Même si le vendeur vous a fourni un rapport CARFAX indiquant qu’il s’agit d’un véhicule en ordre, pensez à vous procurer votre propre copie pour vérifier que les renseignements n’ont pas été modifiés ou falsifiés.
Vérifiez le NIV
Pour ce faire, repérez le NIV figurant sur la plaque du tableau de bord du véhicule, que vous pouvez voir de l’extérieur (vous pouvez prendre une photo avec votre téléphone et obtenir le rapport une fois chez vous).
Mais il y a un bémol : un criminel pourrait rayer le NIV ou le modifier d’une manière ou d’une autre (en transformant un « 3 » en « 8 », par exemple). Outre le tableau de bord, vous pouvez également trouver le NIV au bas du montant de la porte du conducteur et sur les documents de propriété et d’assurance du véhicule. Ils doivent tous être le même. Si ce n’est pas le cas, appelez votre courtier ou la police.
Le Bureau d’assurance du Canada (BAC) offre un service gratuit de vérification de NIV offert par les membres participants du BAC en Alberta et en Ontario. Vous pouvez ainsi savoir si le véhicule a été victime d’une inondation ou d’un incendie, ou s’il est considéré comme étant récupérable ou irréparable.
Vous pouvez également utiliser le NIV pour repérer un véhicule volé, en recherchant toute anomalie dans l’historique d’immatriculation ou d’entretien du véhicule. « Si l’huile du véhicule a été changée en décembre en Floride, puis en janvier à Calgary et une autre fois en Floride quelques mois plus tard, soit la personne voyage beaucoup, soit deux véhicules différents sont enregistrés sous le même numéro de série », explique M. Mishriki.
Avant d’apposer votre signature sur la ligne pointillée, demandez à votre mécanicien ou garagiste en qui vous avez confiance de procéder à une inspection approfondie. Cette dépense supplémentaire pourrait vous faire économiser beaucoup d’argent à long terme.