Six idées fausses concernant l’assurance locataire
Les propriétaires d’un véhicule savent qu’ils doivent détenir une assurance auto, mais un bon nombre de locataires ne se soucient pas d’avoir une assurance locataire. En fait, le Bureau d’assurance du Canada signale qu’environ la moitié de tous les locataires ne dispose pas d’une assurance dommages ou de responsabilité civile.
En général, les locataires ne jugent pas très important de se doter d’une assurance — après tout, la loi ne les y oblige pas. Mais cette décision est souvent fondée sur des idées fausses : les gens sous-estiment souvent le coût de remplacement de leurs biens ou ne comprennent pas clairement ce qu’est la responsabilité civile d’un locataire.
Nous vous présentons ici les idées fausses les plus courantes concernant l’assurance locataire — et comment vous pourriez éviter de payer des milliers de dollars en sachant ce qu’il en est vraiment.
Mythe n° 1 : L’assurance de mon propriétaire va me couvrir.
La réalité : C’est probablement l’idée fausse la plus répandue au sujet de l’assurance locataire. « La plupart des locataires — qu’ils louent un appartement, un condo ou une maison — pensent à tort que le propriétaire se chargera d’eux si l’immeuble qu’ils occupent subit des dommages », indique Julie Skelton, vice-présidente des activités d’assurance personnelle à la société de courtage HUB International, qui a travaillé avec Wawanesa pendant plus de trente ans à titre de courtier.
Cependant, l’assurance du propriétaire ne couvre que les dommages au bâtiment, pas les biens personnels des locataires. Si vous avez une assurance adéquate, vous êtes protégé. Dans le cas contraire, c’est à vous de payer tout ce que vous devez remplacer.
Mythe n° 2 : Je n’ai pas besoin d’assurance parce que je n’ai pas grand’ chose.
La réalité : La plupart des gens ignorent la valeur de ce qu’ils possèdent. Les vêtements, les appareils électroniques, les meubles, la vaisselle et les articles de cuisine, les draps et les serviettes, les vélos, les articles de sport… tout remplacer coûtera bien plus cher que vous ne le pensez. Si vous calculez ce qu’il en coûte pour tout acheter neuf, vous verrez que la facture grimpe rapidement.
« Bien des gens ne réalisent pas ce que ça veut dire, tout perdre — les jeans, les jouets des enfants… On saisit mal le coût de remplacement de toutes ces choses. Les polices d’assurance locataire ne coûtent en général que quelques centaines de dollars par année. Quand on compare cela aux dizaines de milliers de dollars qu’il faut débourser pour tout remplacer, on mesure toute la valeur d’une assurance », explique Mme Skelton.
Mythe n° 3 : J’ai déjà une assurance de base et ça suffit amplement.
La réalité : Certains locataires ont effectivement une assurance — la moins chère qu’ils ont pu trouver sur Internet. Mais cette protection suffira-t-elle à les tirer d’affaire?
Vous n’avez probablement pas dressé une liste complète de tout ce que vous possédez (soyons honnêtes, vous ne le ferez probablement pas davantage après avoir lu ce blogue). Mais un courtier peut vous outiller pour vous aider à faire le décompte de vos possessions et à évaluer combien il vous faudrait pour tout remplacer ou réparer.
On considère souvent que 10 000 $ constitue une grosse somme, mais pensez seulement à ce que coûte une seule paire de jeans et au nombre de paires que vous avez. Ce 10 000 $ ne vous mènera pas loin si vous perdez tout dans un incendie.
Mythe n° 4 : Je ne suis qu’un locataire. Ce n’est pas à moi de payer si l’immeuble est endommagé.
La réalité : Selon une autre idée fausse, le locataire n’est pas responsable des dommages causés à son logement ou des blessures accidentelles subies par un de ses visiteurs. Après tout, vous n’êtes pas le propriétaire des lieux, n’est-ce pas?
« Si jamais vous causez par accident des dommages importants à votre logement, vous en serez tenu responsable vis-à-vis du propriétaire. Ajoutons que le dépôt de garantie versé au propriétaire n’a pas été conçu à cette fin et ne vous sera d’aucune aide », poursuit Mme Skelton.
Imaginons le scénario suivant : vous laissez couler un robinet par distraction et l’eau inonde votre appartement et ceux des étages inférieurs. C’est vous qui serez responsable de rembourser le coût des réparations — pas le propriétaire de l’immeuble. Et le propriétaire, tout comme les autres locataires, pourront être en droit de vous poursuivre en justice.
Mythe n° 5 : Si je dois déménager temporairement, mon propriétaire va me dédommager.
La réalité : L’assurance sur vos biens couvrira le coût de remplacement ou de réparation de vos articles détruits par le feu, la fumée, une inondation, une tempête de vent, des dégâts d’eau, du vandalisme ou un vol. Mais si vous devez quitter provisoirement votre logement jusqu’à ce qu’il soit réparé (en raison d’une fuite d’eau ou d’un incendie, par exemple), votre propriétaire n’est aucunement tenu de payer les frais occasionnés par un séjour prolongé (quelques mois potentiellement) dans un hôtel ou un appartement entièrement meublé. Vous devrez sans doute vous tourner vers votre famille ou vos amis, un site d’entraide comme GoFundMe ou des organismes de charité.
Une assurance locataire devrait donc prévoir une protection suffisante pour inclure des frais de subsistance supplémentaires, notamment les frais d’un logement provisoire.
Mythe n° 6 : Ça n’arrivera pas; mais si ça devait arriver, j’irais demeurer dans ma famille ou chez des amis.
La réalité : Nous pensons tous que ça n’arrive qu’aux autres… jusqu’à ce que ça nous arrive. Si un jour tous vos biens s’envolent en fumée, vous serez temporairement à la rue.
Où irez-vous vivre? Et si un ordre d’évacuation touche également vos proches? Pourrez-vous vous permettre d’aller à l’hôtel ou dans un logement tout meublé pendant plusieurs mois? Pourrez-vous aisément continuer à travailler? Avez-vous pensé à vos enfants? À votre chien?
Si vous envisagez votre situation personnelle, vous découvrirez peut-être à quel point une protection couvrant les frais de subsistance supplémentaires est essentielle dans votre cas si vous devez vous reloger. La protection doit être suffisante pour couvrir un séjour prolongé dans un logement provisoire et d’autres facteurs peuvent s’ajouter pour bien évaluer vos besoins. Assurez-vous de parler avec votre courtier afin de mieux évaluer les sommes nécessaires pour vivre temporairement ailleurs.
Une fois ces mythes démontés, il est assez clair que tous les locataires devraient se doter d’une assurance; cependant, les polices ne se valent pas toutes. C’est pourquoi vous devriez prendre le temps de rencontrer un courtier pour obtenir une police adaptée à vos besoins — afin que, si le pire scénario se produit, vous soyez protégé.